BIODYNAMIE
BIO
BIO & BIODYNAMIE

Mas Onésime Olivier Villaneuva

Mas Onésime
4 Chemin de la Crouzette
34480 Cabrerolles
Tél : +33 (0) 4 67 93 63 58
Tél : +33 (0) 6 20 86 50 35
Email : olivier@masonesime.com
Site web : http://www.masonesime.com

Onésime : tel était le prénom de son grand-père. Et nommer son domaine « Mas Onésime » : tel fut l’hommage qu’il lui fit au moment de sa création à Cabrerolles en 2011. Ce domaine, il le mène comme un bateau sur l’océan parfois tumultueux du monde viticole : il lui a donné un cap – celui de l’excellence, il tient fermement la barre. Rencontre avec un enfant du pays solidement ancré dans le Faugérois tout en ayant toujours eu l’âme d’un découvreur, et peut-être même celle d’un capitaine : Olivier Villaneuva.

Capitaine Villaneuva

A l’âge de douze ans, vous conduisiez déjà le tracteur de votre père pour l’aider à labourer ses vignes. Ça a suscité votre vocation ?

Je m’en souviens bien : l’embrayage du tracteur était tellement dur qu’il me fallait y appuyer de toutes mes forces ! (Rires). Ce sont de bons souvenirs. Une vie à la campagne, au rythme des saisons et des cultures qui se succédaient : vignes, oliviers, cognassiers. Mais comme j’avais un peu l’esprit de contradiction, à partir de l’adolescence, j’ai laissé entendre à mon père que je ferais autre chose. En réalité, je crois que je ne l’ai jamais envisagé sérieusement. Le projet de m’installer en cave particulière m’a toujours trotté dans la tête. Mais il est certain que je voulais être vigneron « autrement », et ça m’a même traversé l’esprit de le faire… ailleurs !

Ah bon ? Où auriez-vous aimé vous installer ?

En fin de compte, nulle part ailleurs ! (Rires). Mais il y a une époque où j’ai ressenti le besoin viscéral de partir parce que j’avais l’impression de vivre en dehors du monde où les choses se passaient réellement. J’adore la campagne, mais j’ai régulièrement besoin de prendre des bains de ville : j’aime que les choses bougent, pulsent, bouillonnent. J’étais particulièrement attiré par le « Nouveau Monde », l’idée de terres vierges, neuves. Du coup, je suis effectivement parti pendant près de deux ans pour travailler successivement à Châteauneuf-du-Pape, en Afrique du Sud et surtout au Chili. J’y ai beaucoup appris et c’étaient de belles aventures ! Mais les vignes de Faugères, c’était toute la vie de mon père : je n’aurais jamais pu lui faire ça ! Ça ne m’empêche pas de continuer à faire de belles découvertes puisque le métier me permet de voyager et de déguster des vins qui viennent du monde entier au gré de mes rencontres… Et au final, c’est un fait avéré : à Faugères on arrive à faire des vins superbes tout en conservant une belle diversité !

Mas onésime Olivier Villaneuva

Et c’était important pour vous de pouvoir faire de grands vins ?

Evidemment. Je vis pour ça. C’est exactement la raison pour laquelle j’ai créé le Mas Onésime en sortant au départ sept hectares du système coopératif dans lequel est engagé le reste de la propriété de mon père : je voulais maîtriser l’élaboration du produit fini, avec ma sensibilité, mon goût. J’aime les vins qui allient joli fruit et grande buvabilité, mais qui ont en même temps de la profondeur, une finesse de grain, de la classe. Il y a d’ailleurs des parcelles que je vendange en deux temps pour parvenir aux maturités aromatiques et phénoliques que je recherche. Du coup, en cave, j’ai une multitude de petites cuves que je me régale de goûter pour sélectionner les meilleurs assemblages : je cuisine ! (Rires).

Id Mas Onesime Photo Cuvees Fb 2

Qu’y a-t-il de particulier en Faugères pour y parvenir ?

Il y a de nombreux points communs entre tous les terroirs du Languedoc, mais avec des variations qui ont leur importance. Ici, bien sûr, il y a d’abord les sols de schistes. Ils induisent notamment cette minéralité et cette acidité ressentie qui vient équilibrer le caractère solaire des vins, leur donner une belle buvabilité. C’est encore accentué par les nuages et la petite rosée qui, retenus sur les zones d’altitude à flanc de montagne, contrebalancent la faible hygrométrie. Ensuite, le vent du nord et la présence de bois de garrigue « tampons » protègent naturellement le vignoble des maladies. Ça facilite le travail en bio, l’utilisation moins fréquente de produits de protection. 


Vous avez converti les vignes du Mas Onésime à l’agriculture biologique quasiment dès votre installation. Il était important pour vous de vous affranchir des pratiques du passé ?

Très important même. On n’est que des passeurs, donc il faut penser aux générations futures. Par ailleurs, Faugères est aussi un terroir fragile du fait que la roche-mère de schiste affleure rapidement : les zones de nutritions de la plante sont naturellement réduites. Elles ont elles aussi été encore davantage fragilisées par les pratiques de la génération précédente qui traitait fort. Je ne lui jette pas la pierre, c’était l’esprit de toute une époque. Mais il y a encore du boulot pour arriver à endiguer l’appauvrissement en matière organique et l’acidification des sols. Depuis mon installation, je cherche à trouver deux équilibres : l’équilibre agricole et l’équilibre économique. C’est un long travail, mais c’est seulement ensuite que je pourrai lancer le véritable « projet » agricole, celui qui fait qu’on avance et qui définit véritablement l’identité d’un domaine.

Vous avez d’ailleurs entamé une conversion à la biodynamie en 2019. C’est cela votre projet ?

Non, la biodynamie n’est encore qu’une étape dans la recherche de cet équilibre. Je suis des formations, j’ai creusé des fosses pédologiques, je me fais accompagner par un spécialiste et j’apprends un nombre choses inouï : ça me permet avant tout de renouer en profondeur avec mes terres et de différencier mes pratiques sur les parcelles. Je ne suis pas un grand fan des labels, au sens où ils sont souvent des petites vignettes qui font joli et qui permettent de vendre mieux auprès de certaines niches. Je ne crache pas sur cet avantage, soyons honnêtes. Mais à la vigne comme en cave, je refuse de faire des choses juste pour être « tendance » si c’est au détriment de la qualité. Et ce que je trouve vraiment intéressant dans la biodynamie, c’est la démarche intellectuelle qui consiste à mieux comprendre, à être toujours plus attentif. Je suis persuadé que cela peut justement porter mes vins vers un niveau de qualité encore supérieur. 

Id Mas Onesime Photo Cuve Oeuf Fb

Mais alors, le projet agricole…. Quel est-il ?

Il se construit doucement. Rien n’est encore vraiment arrêté. J’ai donné un cap, mais je préfère ne pas m’avancer sur le reste : j’aime faire ce je dis. Mais en réalité, la destination est perpétuelle : l’excellence de mes vins. Parce qu’au fond… on peut toujours faire mieux !

Soyez sympa, dîtes-nous en plus quand même…

(Rires) Rien n’est encore certain, je vous dis ! Bon : je pense très sérieusement à l’enherbement semé. Dans l’objectif de maîtriser les pousses spontanées et de faire des engrais verts bénéfiques à la vie microbiologique. Parce qu’attention ! Je ne suis pas pour le non-labour total qui me semble au contraire finir par compacter les sols. Et puis à plus long terme, j’aimerais construire une belle cave de vinification. Ecologique et qui s’intègre bien dans le paysage. Ou qui ne sera peut-être pas belle du tout parce qu’on ne la verra pas et qu’elle sera complètement troglodyte. « On se sait pas »… ! (Rires)

INTERVIEW « ÇA C’EST VRAIMENT TOI, OLIVIER ! »

Si tu étais une plante du vignoble ? Facile : un olivier ! (Rires) C’est résistant !

Une cuvée de confrère à conseiller ? Felgaria, du Domaine de Cébène.

Un accord Musique & Mas Onésime à suggérer ? Bob Marley avec un verre d’Insoumis à l’apéro.

Ta devise ? Tout vient à point à qui sait attendre.

Le vin, c’est plus qu’une boisson, c’est… ? Un art de vivre ! 


Mas Onésime
4 Chemin de la Crouzette
34480 Cabrerolles
Tél : +33 (0) 4 67 93 63 58
Tél : +33 (0) 6 20 86 50 35
Email : olivier@masonesime.com
Site web : http://www.masonesime.com