Domaine Schisterelle Céline Cabanel

Domaine Schisterelle
27 bis avenue de Béziers
34480 Laurens
Tél : +33 (0) 6 03 22 16 56
Email : celine-cabanel@orange.fr
Site web : http://domaine-schisterelle.fr/

C’est pour ne pas laisser disparaître les vignes de son enfance que Céline Cabanel décide de se tourner vers la viticulture en 1999. De son auto-formation à la création du Domaine Schisterelle puis à son développement, cette optimiste dans l’âme relève ce défi pour ainsi dire chaque jour à nouveau. Car ce qui l’y pousse au fond, c’est l’envie de vivre et de partager sa passion.

A partager sans modération

L’enfant du cru rattrapée par le destin

Ses racines viticoles sont ancrées dans les schistes faugérois depuis plusieurs décennies, et pourtant Céline Cabanel aurait pu passer à côté de son destin de vigneronne. Ses grands-parents pratiquaient en effet la viticulture, mais ses parents choisissent une autre voie. De son côté, Céline commence par se consacrer à des études dans le secteur du commerce. Mais quand en 1999, âgée de vingt-trois ans à peine et attendant son premier enfant, les vignes de son grand-père laurentien lui reviennent, elle n’hésite pas une seconde : « Toute petite, je participais déjà aux vendanges avec un seau de plage, raconte-t-elle en riant. Je suis une enfant du cru, très attachée à notre patrimoine viticole. Je me suis lancée, c’est tout : la vie, c’est simple, parfois ! ».

Id Domaine Schisterelle Photo Celine Philippe Min Jpg

Entre raison et intuition

Le parcours initiatique de Céline s’appuie autant sur un apprentissage théorique que sur des expériences de terrain. Soutenue par son mari Philippe, elle entame une formation de responsable d’exploitation agricole dès 1999. Et jusqu’en 2001, elle apprend la viticulture aux côtés de son grand-père : des moments de partage privilégiés qui lui permettent de consolider ses liens avec ses racines et celles de ses vignes. Elle se souvient amusée : « Les premières fois que nous avons attaché les sarments aux fils, j’avais peur de faire mal aux vignes ! J’avais vraiment tout à  apprendre… ».

Curieuse, elle s’intéresse à de nombreux sujets qu’elle creuse dès qu’elle le peut, aujourd’hui encore : « La nature est d’une telle complexité, explique-t-elle, que toute information, toute expérience est a priori digne d’intérêt. Ensuite, je fais le tri. J’ai appris à me faire confiance, ainsi qu’à mes vignes que je connais bien désormais. ». Alors, la jeune femme s’en remet in fine souvent à son intuition. Et c’est ainsi qu’en 2008, elle fait prendre une autre dimension à son aventure.

2008 : l’année des grands bouleversements

Les raisins récoltés par Céline sont amenés à la cave coopérative de Laurens jusqu’en 2008 où elle décide de franchir un cap : « C’était devenu une envie presque irrépressible : nous souhaitions avec Philippe voir tout le travail d’une année arriver dans la bouteille. Sentir le terroir se transformer en vin. ». Le Domaine Schisterelle voit le jour. Aiguillée par ses amis vignerons du Domaine Gaïa puis par une œnologue, elle apprend à faire du vin. Disposant de terres en plaine et en AOP Faugères, elle considère que les schistes de l’appellation sont une chance : « Leur minéralité ressort naturellement dans le verre et apporte du relief et de la complexité au-delà du fruit. C’est que les vignes sont obligées de s’enraciner en profondeur pour trouver de l’eau. Alors, les rendements sont certes faibles, mais il y a ainsi beaucoup moins de variation d’une année à l’autre qu’en plaine où dès que la terre clabe, la plante souffre beaucoup plus. ».

C’est également en 2008, que, suivant toujours son intuition, Céline décide de mettre un terme au désherbage chimique : « J’en avais assez de mettre ces produits dans ma terre, raconte-t-elle. Aujourd’hui, on fait tout mécaniquement, les engrais qu’on apporte sont exclusivement organiques et tout se passe bien. ». Un premier pas – et pas des moindres, vers plus d’engagement agroécologique.


Domaine Schisterelle Céline Cabanel

Que la nature est belle

Céline ayant conservé sa capacité d’émerveillement, chaque vol de canards au-dessus de ses vignes est pour elle un ravissement. Convaincue que chaque être vivant à son rôle à jouer au sein de l’écosystème, elle fait de son mieux pour préserver la biodiversité du vignoble. Ayant adopté la confusion sexuelle en 2014, elle n’utilise aucun système de protection sur les îlots non-confusés, « quitte à perdre une petite partie de la récolte », déclare-t-elle. Et heureuse de trouver en Faugères un GDON dynamique qui œuvre en ce sens, elle espère voir disparaître les obligations de traitement contre la flavescence dorée. Quant aux chauves-souris, il semblerait qu’elles se sentent bien dans les vignes de Céline, puisque les abris qu’elle y a placés sont habités.

Liberté chérie

Férocement attachée à sa liberté d’agir, mais aussi de penser et de cheminer à son rythme, Céline ne tient pas à s’engager officiellement dans une démarche de labellisation : « Je supporte mal les obligations qui viennent de l’extérieur, explique-t-elle. J’ai par ailleurs besoin de me faire ma propre opinion et de me sentir prête avant de m’imposer moi-même certaines directions. Toutefois, j’aime l’idée d’avoir toujours le choix. ». En 2018, la vigneronne suivait ainsi des formations sur les plantes bioindicatrices ou la biodynamie. La bio l’intéresse mais les possibles effets néfastes du cuivre pour les sols la questionnent. Les printemps pluvieux qui se succèdent depuis quelques années l’invitent à la prudence : « Le développement du mildiou a été fulgurant en 2018, explique-t-elle. Je ne sais pas si le domaine aurait pu y survivre avec la seule protection biologique. Et en 2020, la conjoncture est telle que nous, vignerons, n’avons plus que peu de moyens d’investir dans l’expérimentation environnementale. Il nous faut d’abord survivre. ». L’enherbement semé reste en revanche un projet qui lui semble davantage réalisable à plus court terme.

L’esprit du vin

Malgré ses inquiétudes, Céline Cabanel est aussi joyeuse qu’optimiste dans l’âme. Elle puise une partie de son énergie dans les rencontres qu’elle fait, notamment lors de salons qui lui permettent d’échanger avec des vignerons d’ailleurs et de goûter leurs vins. L’ouverture d’esprit est pour elle fondamental à l’exercice d’un métier qui a vocation à faire voyager autant qu’à se réinventer.

Entièrement réalisé en pierre de Beaulieu afin d’en optimiser l’isolation, son chai à barriques lui permet d’accueillir le public autour de dégustations et événements œnotouristiques conviviaux, tels qu’elle les aime. Car pour elle, l’esprit du vin consiste à réunir, partager et découvrir : « Il faut être passionné pour être vigneronne, explique-t-elle. Je ne pense pas que l’on puisse investir autant d’énergie dans un simple gagne-pain. Alors ce moment où l’on ouvre l’une de ses bouteilles pour le partager, c’est tout ce pour quoi on a travaillé. Oui, offrir un moment convivial et voir les gens l’apprécier : c’est peut-être ce qu’il y a de plus gratifiant. ».

INTERVIEW « ÇA C’EST VRAIMENT TOI CÉLINE ! »

 

Si tu étais une plante du vignoble ? Une lavande sauvage

Si tu étais un animal du vignoble ? Un chevreuil

Si tu étais un cépage ? Le Grenache

La couleur de Faugères ? Rouge

Si tu étais un hashtag ? #Liberté

Le vin, c’est plus qu’une boisson, c’est… ? Du partage

Un accord Musique & Schisterelle à suggérer ? Une bachata avec un verre de Saveur Estivale (Rosé)

Ce qui te laisse sans voix ? La nature

Ce qui te fait enrager ? Les dialogues de sourds


Domaine Schisterelle
27 bis avenue de Béziers
34480 Laurens
Tél : +33 (0) 6 03 22 16 56
Email : celine-cabanel@orange.fr
Site web : http://domaine-schisterelle.fr/