CONVERSION

Domaine Montgros et Mas Angel Maxime Sécher

Domaine Montgros et Mas Angel
Fontanilles
34480 Cabrerolles
Tél : +33 (0) 6 33 84 03 33
Email : maxime@montgros.fr
Site web : http://www.montgros.fr

Depuis sa plus tendre enfance dans le Muscadet, Maxime Sécher n’a qu’une seule certitude : il veut devenir vigneron. Comme son grand-père mais aussi comme ce voisin qu’il considère un peu comme son grand frère : Laurent Bouchaud du Domaine du Bois Joly. Arrivé en terre Faugèroise en 2010, c’est en 2019 que ce jeune père se lance dans sa grande aventure viticole en reprenant le Domaine Montgros et le Mas Angel grâce Terra Hominis.

Vocation vigneron

Votre installation est le fruit de votre rencontre avec Ludovic Aventin, fondateur de Terra Hominis. Vous nous racontez ?

Terra Hominis est une société qui propose l’achat de vignobles en copropriétés et qui permet du même coup à des agriculteurs triés sur le volet de s’y installer comme exploitants. J’ai rencontré Ludovic par hasard, au moment où il était à la recherche d’un vigneron pour prendre le fermage du Domaine Montgros. De mon côté, je rêvais justement de m’installer comme vigneron depuis l’enfance, sans forcément avoir les moyens d’acquérir le foncier. On partageait un certain nombre de valeurs et le projet d’association s’est fait progressivement entre 2017 et 2019.

Vous vous lancez donc en 2019, seul, dans la reprise non pas d’un, mais deux domaines faugérois : le Mas Angel et le Domaine Montgros… C’est ambitieux !

(Rires) Ça l’est un peu moins qu’il n’y paraît ! L’opportunité de prendre le fermage des deux propriétés s’est présentée de façon inattendue. Et en réalité, ce sont des domaines de petites tailles : une fois réunis, la totalité du vignoble s’élève à 13 hectares. Il reste donc à taille humaine. Ce qui était important pour moi puisque je démarre seul effectivement et que tout est fait à la main. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule société d’exploitation, mais il me semblait important de respecter chacune des deux identités qui préexistaient. Les profils de vins sont basés sur des équilibres assez différents de l’un à l’autre, ce qui me permet d’ailleurs de m’amuser !


Vous qui êtes originaire du Muscadet où votre grand-père était vigneron, pourquoi avez-vous préféré vous installer en Languedoc, sur l’appellation Faugères ?

Il y a plusieurs raisons ! D’une part je n’ai jamais vraiment envisagé de reprendre le domaine familial, tout simplement par goût de la liberté, c’est-à-dire pour pouvoir mener ma barque comme je l’entends sans avoir à porter le poids de l’enjeu ou de l’influence familiale. Et d’autre part, après dix ans passés à vivre et travailler sur le Faugérois, je savais qu’il y avait une jolie dynamique collective sur l’appellation. J’y avais construit une vie, un réseau d’amis, de confrères, de prestataires : c’est très important d’être entouré et d’avoir des repères lorsque l’on démarre.  Enfin, le vignoble en lui-même, le terroir, les vins ont évidemment eu un poids décisif.

C’est-à-dire ? Pourquoi ce terroir et ses vins vous plaisent-ils particulièrement ?

J’aime les terroirs de schistes en général. Ils amènent de la fraîcheur et des profils ciselés aux vins. Ce qui est un plus sur les vignobles méridionaux, comme celui du Languedoc. L’une des premières choses que l’on remarque quand on vient à Faugères pour la première fois, ce sont les paysages faits d’une alternance entre bois et vignes avec des endroits très vallonnés comme je les aime. On comprend assez rapidement le rôle prépondérant qu’y jouent les sols de schiste : il n’y a pas grand-chose qui peut pousser ici à part de la garrigue et de la vigne ! (Rires) Il ne faut bien évidemment pas espérer faire de gros rendements, car ce sont des sols pauvres. Mais ils constituent à la fois notre fardeau et notre richesse !

Que voulez-vous dire ? Comment un inconvénient peut-il être en même temps un avantage ?

Les schistes sont des sols drainants qui ne retiennent donc pas l’eau mais la laissent s’infiltrer en profondeur. Mais du même coup, c’est en profondeur aussi que la vigne est obligée d’aller chercher les nutriments dont elle a besoin en se frayant un chemin à travers les feuillets de schistes. D’où la minéralité et la complexité des vins. Les sols sont donc limitants en matière de quantité de production mais la qualité est là. Alors, avantage ou inconvénient ? Cela dépend de la façon dont on observe le verre : à moitié vide de vin, ou à moitié plein de grand vin ! (Rires)


L’irrigation est-elle une solution qui vous semblerait pertinente pour remédier à ce manque de disponibilité en eau ?

Certainement pas ! Le manque d’eau est récurrent dans la région, et, avec le changement climatique, il risque de ne pas aller en s’arrangeant, c’est certain. Mais c’est exactement la raison pour laquelle il faut considérer l’eau comme une ressource naturelle précieuse, limitée et à préserver au maximum. Ne pas reproduire les mêmes erreurs que celles qui ont été faites ailleurs – comme en Australie par exemple -, mais se demander comment gérer ce stress hydrique autrement : c’est là qu’on trouvera des solutions durables.

Et comment vous inscrivez-vous personnellement dans une dynamique de durabilité justement ?

Mes vignes étaient déjà conduites depuis plusieurs années sans utilisation de produits de synthèse. Je continue sur cette voie, c’est pour cela que j’ai entamé en 2020 une conversion officielle à l’agriculture bio. Mon objectif est avant tout de travailler sur des sols vivants. Je cherche donc à stimuler leur vie microbiologique, à voir sur mes parcelles une grande biodiversité qui en est à la fois preuve et facteur favorisant. Mais je découvre mes vignes un peu plus chaque jour, donc on peut dire que je suis encore en phase d’expérimentations. Et globalement à la recherche d’un équilibre entre la gestion du potentiel hydrique, l’enherbement spontané et le travail du sol. Le tout en s’adaptant aux besoins différenciés de chaque parcelle !


La bio était donc une évidence ?

On ne peut pas vraiment dire que je sois tombé dedans quand j’étais petit ! Mais c’est effectivement une philosophie de travail qui me permet de me sentir au moins un peu en accord avec moi-même, à défaut de « faire parfaitement ». D’ailleurs, ça ne me semble pas dispenser de continuer à réfléchir aux alternatives possibles, donc je ne le vois pas comme une fin en soi. Les traitements au cuivre ne me semblent pas dénués d’inconvénients par exemple… Du coup, je suis très attentif aux doses que j’utilise et j’ai déjà expérimenté des alternatives avec des produits de protection élaborés à base d’écorce d’orange ou d’algues rouges et de silice. Ça a marché mais c’est à prendre pour ce que c’est puisque je n’ai pas encore eu de grosse pression de la part du mildiou…

Et concernant vos vins ? Vous poursuivez quel objectif ?

On n’a jamais vu de grand vin sans grande matière première. Donc premier objectif : avoir une grande qualité de raisin, avec une combinaison de maturités alcooliques, phénoliques et aromatique optimales ! En cave, je limite l’utilisation d’intrants œnologiques qui contribuent à inhiber le développement du fruité et des aromatiques au cours de la fermentation. Pour le reste, je m’adapte aux conditions du millésime : le raisin, la flore présente dans la cave… Je cherche à faire des vins complexes, qui allient souplesse de la structure, fruité et fraîcheur. Des vins gouleyants qu’on a plaisir à boire et partager bien sûr ; des vins qu’on peut apprécier dès la jeunesse mais qui peuvent vieillir aussi. Les grands Faugères peuvent généralement se garder au moins dix ans !

Interview « CA C’EST VRAIMENT, TOI, MAXIME ! »


La couleur de Faugères ? Le vert !

Ce qui te fait enrager ? Le manque d’humanité.

Ce qui te laisse sans voix ? La beauté d’un paysage.

Ce qui te met des étoiles dans les yeux ? Mon fils, Basile.

Si tu étais un cépage ?Le Chenin. Parce qu’il est polyvalent !

Le vin, c’est plus qu’une boisson, c’est… ? Du plaisir !

Un accord met & vin qui te ravira toujours ? Des huîtres avec un Muscadet : j’ai été biberonné à ça depuis l’enfance !

Un accord Musique & Vin à suggérer ? Du jazz avec un verre de ma cuvée Harmonie !


Domaine Montgros et Mas Angel
Fontanilles
34480 Cabrerolles
Tél : +33 (0) 6 33 84 03 33
Email : maxime@montgros.fr
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